Écrit par - Publié le 30 Nov 2016 à 14:46

Le groupe de Brian Molko et Stefan Olsdal célébrait hier soir son vingtième anniversaire dans une arène archi sold out. Retour sur un show remarquable qui résonne encore dans nos oreilles.

« Soyez les bienvenus à notre grande soirée d’anniversaire… » Il y en avait du monde, à la birthday party de Placebo hier soir. Pour son grand retour à Paris, le groupe de Brian Molko et Stefan Olsdal faisait salle comble à l’AccorHotels Arena. 20 000 personnes, jeunes et moins jeunes, prêtes à braver cette froide soirée d’hiver pour venir les applaudir. Alors qu’on attend impatiemment le début du show, c’est le visage de Léonard Cohen qui s’affiche sur les écrans, en hommage à l’artiste canadien disparu au début du mois. Sur les coups de 21h, Placebo se faufile discrètement dans la pénombre au rythme de l’intro lancinante de « Pure Morning ». Une belle entrée en matière, qui donne immédiatement le ton. Enchainant grands classiques et raretés, Placebo nous embarque dans un grand voyage temporel en revisitant le meilleur de sa riche discographie. Follement captivante, la voix inimitable de Brian Molko surprend par sa puissance et sa pureté. Au milieu des hits indémodables (« Soulmates Never Die », « Special Needs», « Space Monkey »), le groupe injecte de très belles surprises : « Lazarus », «Protège-Moi » interprétée en français ou encore « Jesus’ Son», single extrait du best-of anniversaire A Place For Us To Dream.

Depuis le départ de leur 3ème batteur Steve Forrest en 2015, Brian Molko et Stefan Olsdal ont repris leur groupe en main et s’affichent plus complices et soudés que jamais. Particulièrement élégant dans son costume imprimé de papillons, le bassiste arpente la scène de sa démarche si caractéristique. Très concentré, Brian Molko vit ses textes comme s’il les chantait pour la dernière fois. Si les versions live de « Twenty Years » et « Exit Wounds » font dresser les poils, l’émotion nous envahit sur « Without You I’m Nothing » lorsque le sourire de David Bowie apparaît partout sur les écrans. Les yeux dans les yeux, Brian et Stefan rendent un hommage poignant à celui qui depuis le début, a été leur mentor. Après une sublime version de « 36 Degrees », « Lady Of The Flowers » vient conclure la partie mélancolique du concert. Les projecteurs éclairent la salle bondée et la foule commence alors une gigantesque standing ovation de plusieurs minutes. Immobiles sur scène, Brian et Stefan se délectent du moment, visiblement émus par cet accueil. « Ce n’est pas souvent que je ne trouve pas les mots, mais là vous êtes vraiment cools… » Le chanteur tente de reprendre plusieurs fois la parole, sans pouvoir en placer une par dessus les acclamations et les chants d’anniversaire qui résonnent de toutes parts. « C’est notre anniversaire, rappelle Brian Molko dans un français parfait. Et qu’est qu’on fait à un anniversaire ? On danse ! » Ni une ni deux, le groupe enchaine « For What It’s Worth », « Special K » et « Slave To The Wage » dans un déluge de guitares saturées et de riffs ravageurs.

Dans le public où on attendait que ça, personne ne se fait prier et on s’en donne à cœur joie. Un beau moment de partage, qui s’achève par un « Bitter End » démentiel. Premier rappel, la foule dégaine briquets et Smartphones pour transformer la salle en une marée de lumières scintillantes. Après quelques remerciements et poignées de mains échangées avec le premier rang, Placebo gâte ses fans de la première heure avec un « Teenage Angst » passionné, et un « Nancy Boy » à tomber par terre. D’une efficacité redoutable, « Infra-Red » achève de retourner la salle. Après plus de 2h15 de show, Placebo conclut son set par « Running Up That Hill », merveilleuse reprise de la chanson de Kate Bush. Les deux complices descendent dans la fosse pour serrer chaleureusement les mains qu’on leur tend avant de disparaitre. Après cette claque monumentale, on ne saurait que trop vous conseiller de prendre vos billets pour applaudir Placebo au Printemps de Bourges, où le groupe se produira en tête d’affiche. Avec vingt ans de carrière au compteur, Placebo n’a rien perdu de sa superbe. Ce concert-là aura fait grimper le baromètre des décibels, laissant tout le monde bouche bée. On en redemande !