Écrit par Thomas - Publié le 04 Avr 2024 à 11:36

Billie Eilish, Katy Perry ou encore Sam Smith, font partie des 250 signataires d'une tribune militant pour encadrer l'utilisation de l'intelligence artificielle, de plus en plus présente dans les compositions.

« Arrêtez de dévaloriser la musique ». C’est le titre d’une tribune manifeste publiée sur Medium le 2 avril, et signée par tout ce que l’industrie musicale compte de poids lourds. On y retrouve aussi bien Katy Perry que les Jonas Brothers, R.E.M., Diana Krall, The Last Dinner Party, Stevie Wonder, Luis Fonsi ou encore celle qui fait quotidiennement parler d’elle en raison de son prochain album, Billie Eilish.

Pourquoi cette grande réunion ? Pour alerter le grand public (et les compagnies de la tech) sur l’impact de l’intelligence artificielle sur leur métier. Et c’est tout sauf anecdotique : une récente étude de la Sacem révèle que 35 % des musiciens interrogés ont déjà utilisé l’IA dans leur travail, mais que 64 % estiment que les risques liés à son utilisation dépassent les opportunités.

Tous contre l’intelligence artificielle générative ?

Si tous ces artistes se réunissent aujourd’hui, c’est en raison d’une inquiétude quant à l’utilisation grandissante de l’IA générative, capable de produire textes et mélodies en quelques secondes et quelques clics. Un problème de fond pour les musicien.ne.s vivant de leur créations et dans lesquelles tous les logiciels IA en vogue viennent gratuitement puiser pour s’entrainer afin de proposer des copies sans respect du droit d’auteur.

« Si elle n’est pas contrôlée, l’IA déclenchera une course vers le bas qui dégradera la valeur de notre travail et nous empêchera d’être équitablement rémunérés pour celui-ci. »

La concurrence, jugée évidemment déloyale, pourrait à court terme faire basculer l’économie d’un secteur déjà mis à mal par la faible rentabilité du streaming. Et si les internautes sont pour l’heure ravis de pouvoir expérimenter mashups génératifs et autres expérimentations liées à l’IA (voir toutes les vidéos faisant chanter du rap à Emmanuel Macron), n’en reste pas moins que cette avancée technologique a déjà des conséquences, comme récemment avec la suppression par Universal de l’intégralité de son catalogue de TikTok, accusé de ne pas rémunérer les auteurs tout en incitant les utilisateurs à générer eux-mêmes leurs musiques.

Pour lire la tribune en anglais, c’est juste en dessous.