Écrit par laredac - Publié le 02 Fév 2024 à 12:09

Quel est le point commun entre les Beatles, Taylor Swift, The Weeknd, Drake ou encore Rihanna ? Depuis le 1er février, ces artistes et des milliers d'autres appartenant au catalogue d'Universal, plus gros label au monde, ne sont plus disponibles sur le réseau social le plus important du moment. Comment en est-on arrivé là, et quels sont les impacts ? On vous explique tout.

Coup de tonnerre ce mercredi 31 janvier : le géant Universal créait la surprise en annonçant le retrait de l’ensemble de son catalogue de l’application phare de ByteDance. En conséquence de quoi, tous les artistes signés sur la major la plus puissante du monde ont disparu de TikTok, empêchant ainsi les utilisateurs d’utiliser leurs morceaux pour créer des contenus, et les artistes en question de mettre en avant leurs musiques sur le réseau consulté tous les mois par plus d’un milliard de personnes. L’équivalent d’une coupure d’électricité généralisée au niveau mondial, et qui a des répercussions immédiates pour des stars telles que Taylor Swift, SZA, Mylène Farmer, Justin Bieber, Louane, Booba… et même Michel Sardou.

Toutes les stars en sourdine

La cause de cette disparition de TikTok, c’est comme on l’imagine un bras de fer financier entre les deux acteurs; Universal reprochant à TikTok « d’avoir construit une entreprise basée sur la musique sans payer la juste valeur de la musique ». Les négociations de janvier s’étant retrouvées dans une impasse, le label a donc décidé d’employer la manière forte en retirant l’intégralité de son catalogue, soit des millions de titres supprimés qui laissent ainsi d’autres millions d’utilisateurs sans le son, et les artistes sans visibilité. Un problème cornélien résumé par Universal comme suit :

« TikTok a tenté de nous intimider pour que nous acceptions un accord d’une valeur inférieure à l’accord précédent, bien en deçà de la juste valeur du marché et ne reflétant pas leur croissance exponentielle ».

Si TikTok déplore cette décision radicale, en argumentant que la maison de disques punit ses propres artistes en les empêchant de toucher la nouvelle génération très active sur le réseau social, la mise en sourdine du catalogue résume à elle seule les difficultés des labels traditionnels à monétiser leurs musiques sur les réseaux sociaux. La gratuité étant devenue la norme quand il est question de « consommer » nos artistes préférés, on ne sera donc pas surpris d’apprendre que TikTok ne représente – selon Universal – que 1% de son chiffre d’affaires.

Une domination remise en question

En trame de fond, on peut légitimement s’interroger sur l’autre combat mené, lui aussi en sourdine, par Universal contre l’intelligence artificielle. La montée en puissance sur TikTok des outils de génération de musiques instantanées brouille un peu plus les cartes du copyright et de la propriété intellectuelle. Or, si des robots composent les bandes-sons de vos vidéos courtes préférées, qui paiera pour la musique écrite par des êtres humains ? C’est l’autre grande question posée par le combat qui oppose Universal à TikTok, et l’un des grands enjeux de 2024 pour la musique digitale.