Écrit par juliebef - Publié le 07 Mai 2015 à 09:24

Marre de la vie stressante et du train-train quotidien ? Peut-être que ce destin de journaliste new-yorkaise, qui plaque tout pour aller vendre des glaces au soleil, vous inspirera. europe2.fr vous raconte.

Alors qu’il y a quatre ans, Noelle Hancock était une jeune journaliste en pleine phase d’ascension à Manhattan, New York, elle décide de tout plaquer pour aller vendre des glaces sur une île… Mais pourquoi ? europe2.fr vous raconte son histoire, parue dans Cosmopolitan. Elle publiait alors son premier livre, sortait de la prestigieuse université de Yale et travaillait comme journaliste pour le New York Observer, un job pour lequel elle gagnait environ 84 000 dollars par an. Elle avait un bel appartement dans l’East Village. Pourtant, elle n’était pas heureuse : « New York est une ville compétitive. Si vous voulez pouvoir y vivre, vous devez passer la majeure partie de votre temps à travailler dur. Et le problème, quand on vit au milieu de tous ces gens ambitieux, c’est qu’ils sont souvent débordés et ne vivent que pour le travail. Parfois, je ne voyais pas mes amis les plus proches pendant des mois. […] C’est un peu ironique de se sentir si seule sur une île où vivent 4 million de personnes. Mais il me semble que je passais ma vie entière à fixer un écran : ordi portable, téléphone, iPad; m,* même les taxis et les ascenseurs avaient la télé. Je me sentais stressée, pas inspirée, déconnectée. »

Même si elle a étudié pour obtenir cette carrière, elle hésite : est-ce que ce destin frénétique lui correspond vraiment ? « ‘J’ai besoin de vacances.’ C’était un refrain permanent dans ma tête. Je ne vivais pas l’instant présent. Je vivais pour un moment indéterminé, dans le futur. Je vivais pour le moment où j’aurais assez de jours de congé et d’argent pour partir voyager quelque part » raconte-elle. Puis, elle tombe sur une photo de paysage paradisiaque. Elle se demande alors ce qui peut bien l’empêcher de faire ça. Elle n’a pas de petit ami et rien de spécial qui la retient à New York, où Stromae a dansé sur Papaoutai dans les rues. Après avoir interrogé des proches, elle met le doigt sur St. John, la plus petite des Iles Vierges américaines, recommandée par une amie de sa soeur. Elle demande son passeport : « C’était étonnamment simple de déconstruire, de démanteler la vie que j’avais passé une dizaine d’années à construire : j’ai mis un terme au bail de mon appartement, j’ai vendu tout ce qui m’appartenait, et j’ai acheté un aller simple sur le site d’une compagnie aérienne lambda. En fait, le plus dur c’était de me convaincre moi-même que j’avais le droit de faire quelque chose pour aucune autre raison que celle de changer le cours de ma vie. »

Une décision qui a eu du mal a être acceptée par ses proches, surtout par sa famille, qui l’a élevée dans l’esprit du rêve américain : travailler dur pour obtenir un bon job, épargner et progresser socialement. Peu importe, six semaines plus tard, elle est à St John et trouve un job de vendeuse de glaces : « La vérité, je dois l’avouer, c’est que j’étais bien plus heureuse en faisant des boules menthe-chocolat pour 10 dollars de l’heure que quand je me faisais des salaires à 100 000 dollars par an, en travaillant dans un bureau pour une grosse société. Il y avait quelque chose de terriblement apaisant dans ce travail. Je rencontrais de nouvelles personnes tous les jours, avec lesquelles je parlais en face-à-face — pas via email ou sms. » Et la vie est radicalement différente sur cette île : il n’y a pas de feux tricolores à St John, pas d’adresses (tout le monde se connait), le wifi est limité et le port de chaussures n’est pas obligatoire. Les seules fois où elle doit arrêter sa voiture, c’est pour laisser passer un iguane, un âne ou une poule : « Là-bas, personne ne prête attention à la marque du véhicule que vous conduisez. » Oui, ça donne envie d’acheter une île paradisiaque.

Bien sûr, ce choix nécessite des sacrifices… Noelle explique ainsi qu’elle est parfois prise de doutes, surtout quand elle voit la brillante carrière de ses anciens collègues et de ses amis (l’un d’entre eux a lancé Pinterest). Mais en même temps elle respire, son expérience lui a permis de comprendre qu’il n’y a pas qu’une façon de réussir : « Vivre à l’étranger m’a appris à avoir une approche radicalement différente de la vie, qui ne consiste pas forcément à s’installer dans un seul endroit et ne faire qu’un seul travail pour le restant de mes jours. » Noelle pense désormais aller vivre et découvrir une autre partie du monde. Peut-être l’Europe ? Elle n’en a aucune idée. Mais c’est ça qui la ravit.