Écrit par nadianeg - Publié le 21 Nov 2017 à 17:10

Tove Lo dévoile l'exigeant Blue Lips, un troisième album de dark pop sexy et un peu sale où la chanteuse gratte sous les apparences pour révéler la crudité de ses sentiments. 

Tove Lo dévoilait vendredi 17 novembre Blue Lips, la suite direct de Lady Wood, son deuxième album sorti il y a tout juste un an. La suédoise avait expliqué que ces deux opus composaient en réalité un seul et même concept album divisé en quatre chapitres. Après Fairy Dust et Fire Fade, illustrés par deux courts-métrages, il est temps de découvrir Lights Beams et Pitch Black. Au programme de ce nouvel album, toujours plus de sexe, d’alcool et de débauche mais aussi de noirceur. Un ton donné dès la révélation de la pochette et du titre de l’album, les Blues Lips n’étant que le pendant féminin des “boules bleues” et donc la métaphore d’une frustration sexuelle.

Chez Tove Lo si la fête est plus folle dans l’abus, elle ne s’assortit pas d’une certaine désillusion, et tout particulièrement sentimentale. L’euphorie de son premier album, Queen of Clouds, est loin derrière. “Motherfucking queen of the discotheque” nous prévient Tove Lo en préambule de Light Beams. La fête est lancée avec le très moite Disco Tits, un titre sexy en diable, accompagné d’un clip faussement provocateur. Dès Lady Wood, Tove Lo nous avait prévenu qu’elle était une Cool Girl, de celle qui se moque de tout mais qui font aussi un peu semblant, qui masque leur sentiment. Dans le premier chapitre là voilà donc maîtresse adultérine (shedontknowbutsheknows) ou prête à accepter le passé gênant de son amant (dont ask dont tell ). Mais la seconde partie de l’album enchaîne les ballades sombres dont les très beaux Struggle où la chanteuse reconnaît ses limites ou hey you got drugs ? un titre où Tove Lo joue le dernier rappel d’une relation sentimentale gâchée.

Blue Lips permet à Tove Lo d’approfondir le sillon qu’elle a toujours emprunté, celui d’une pop glaciale et ciselée musicalement mais qui cache un côté un peu sombre et cracra. Le tout porté par une puissante peur du vide qui s’illustre dans le titre Stranger où la chanteuse raconte comment malgré la vacuité de son comportement de fêtarde, elle espère trouver quelqu’un pour remplir le vide de sa vie. Difficile d’imaginer que Tove Lo puisse séduire avec cet album au delà de son cercle habituel de fans. Pourtant la chanteuse mérite qu’on s’intéresse plus à sa pop grinçante, exigeante et cruellement honnête.