Écrit par - Publié le 04 Avr 2016 à 08:00

Le retour d'Alex Turner et Miles Kane, huit ans après. Ce deuxième album des Last Shadow Puppets est-il à la hauteur de nos attentes ? La rédac’ de europe2.fr vous livre sa critique.

Everything You’ve Come To Expect est enfin dans les bacs. Deuxième disque du side project de la plus belle bromance du rock anglais, ce nouvel album des Last Shadow Puppets était très attendu par les fans de Kane et Turner. Presque une décennie après le désormais culte The Age of the Understatement, le duo parviendra-t-il à nous emporter de nouveau dans son tourbillon de compositions rétros et dramatiques ? La réponse est oui : Everything You’ve Come To Expect est bien tout ce que l’on attendait. Les douze chansons du disque transpirent une nostalgies 70’s, tout en conservant les éléments qui ont fait le charme des Last Shadow Puppets : Une écriture remarquable, des cordes omniprésentes, ainsi qu’une nostalgie parfaitement assumée.

L’album s’ouvre sur l’entraînant Aviation, le titre qui a posé les bases de la réunion de Turner et Kane l’année dernière. En effet, le leader des Arctic Monkeys trouvait le titre très « Puppetty ». Le riff de guitare est entêtant, les cordes orchestrées par Owen Palett nous font chavirer, les Last Shadow Puppets commencent à nous absorber. Le premier temps fort de l’album intervient avec Miracle Aligner, groovy à souhait. La rigueur anglaise est oubliée, laissant place à une nonchalance toute californienne. Les harmonies vocales sont sublimes, et le ton cinématographique que l’on retrouvera tout au long de l’album est déjà solidement installé. Les morceaux s’enchaînent avec fluidité et nous laissent découvrir le charme de ce fascinant second essai. Beaucoup moins froides et épiques que The Age of Understatement, les pistes de ce deuxième opus suintent la luxure et la douceur de la côte Ouest.

Très aérien (The Element of Surprise en est le parfait exemple), Everything You’ve Come To Expect se montre aussi sauvage par moment, notamment lors du déchaîné Bad Habits. Et que dire de l’excellent Sweet Dreams, TN ? Véritable marche de la victoire rédigée par Alex Turner à l’intention de celle qui partage sa vie, le titre est un cri du cœur poétique et puissant. Les compositions de Turner confirment son statut de meilleur songwriter anglais de la dernière décennie, à l’image du sublime The Dream Synopsis qui conclue l’album. Langoureux et nostalgique, le morceau est sans doute l’un des plus beaux jamais composé par le jeune homme de Sheffield. Alors oui, on pourra reprocher à cet album de ne pas avoir la fraîcheur des débuts, de compter quelques temps faibles (Used To Be My Girl, She Does The Woods), nous sommes là en possession de l’un des meilleurs disques de ce début d’année. Sous leurs airs de playboys prétentieux, les Puppets avaient raison : Voilà tout ce que nous attendions. Voire plus.