Écrit par nadianeg - Publié le 11 Août 2016 à 14:15

Il y a plusieurs écoles au cinéma pour composer une bande originale. Compositions inédites, reprises de tubes du moment ou appel à des classiques rattachés à une époque particulière... Focus sur cette dernière catégorie !

La nostalgie et les univers rétro sont au coeur de l’actualité à l’image du succès de Stranger Things, dernière série Netflix en date. L’action de celle-ci se situe dans les années 1980 et la bande originale qui l’accompagne fait clairement partie de ses atouts. Certains films jouent eux aussi la carte de la B.O rétro et on s’est intéressé à ceux qui font appel à des chansons antérieures (au moins 10 ans) à l’époque dépeinte à l’écran. En effet, si récemment on a adoré la B.O de Everybody Wants Some de Richard Linklater, celle-ci colle à l’histoire du film qui se déroule à la toute fin des années 70. Mais alors qu’est ce qui pousse un réalisateur et un superviseur musical à utiliser une bande originale dont la temporalité est antérieure à l’action du film ?

Les Gardiens de la Galaxie

L’exemple le plus réussi d’une bande originale rétro superbement intégré dans un film est celui des Gardiens de la Galaxie. Dans ce film Marvel sorti en 2014, la bande originale fait partie de l’histoire du film. Star Lord alias Peter Quill se ballade dans l’espace avec un walkman sur lequel il écoute en boucle l’awesome mix, un cadeau offert par sa mère et qui est le seul lien qui lui reste avec la planète Terre. La cassette contient des tubes des années 60 et 70 (avec Michael Jackson, David Bowie, etc), le ton est d’ailleurs donné dès l’ouverture du film avec la danse de Star Lord sur Come and Get Your Love (Redbone).

500 jours ensemble

Oeuvre indé à contre courant des traditionnelles comédies romantiques, 500 jours ensemble doit en partie son succès à sa bande annonce très soignée. Il aura suffit d’un ascenseur, de deux grands yeux bleus (ceux de Zooey Deschanel), d’un regard mouillé (celui de Joseph Gordon Levitt) et la phrase clé « J’adore les Smiths » pour que toute une génération de cœurs d’artichaut ait envie d’aller re(découvrir) le groupe anglais culte des années 80. Le film met d’autres tubes de la même époque à l’honneur, au karaoké on chante Here Comes Your Man des Pixies et quand on a enfin réussi à pécho la fille de ses rêves c’est au son de You Make My Dreams Come True de Hall & Oates qu’on improvise une chorégraphie dans la rue. Le film mettant en scène un amateur de musique qui collectionne les 33 Tours et s’englue dans la nostalgie, le choix de la bande originale prend alors tout son sens (elle est sinon largement composée de tubes indés des années 2000).

Le Monde de Charlie

Le Monde de Charlie est un film qui brouille les pistes, on ne sait jamais explicitement à quelle époque il est censé se passer mais tout porte à croire qu’il est situé dans les années 1990. Ce teen movie au ton doux amer est illustré par de nombreuses chansons des années 1980 (New Order, The Smiths, XTC, Sonic Youth) ainsi que Heroes de David Bowie (1977) que les personnages découvrent comme le montre l’extrait ci-dessus et qu’il décrive comme leur ultime chanson, celle du tunnel. Dans Le Monde de Charlie le poids du passé est lourd, le personnage principal vivant avec le trauma du suicide de son meilleur ami et un lourd secret de famille. Un univers sombre auquel le style musical de la new wave ne pouvait pas mieux coller !

Suicide Squad

Suicide Squad a été teasé par DC et Warner Bros dès le début du tournage et au gré des éléments dévoilés, l’impression que le film avait changé de ton s’est installée. Le film s’est vu reproché de lorgner du côté de Marvel, et en ce qui concerne la bande originale on aurait plutôt tendance à être d’accord avec ces assertions. La B.O est constituée de quelques compositions originales, d’une reprise de Bohemian Rhapsody (par Panic ! at the Disco) qui sont plutôt soignée mais les nombreuses musiques aditionnelles semble avoir été intégrées un peu au hasard. Les tubes pop rock ( Rolling Stones, AC/DC , Black Sabbath) , funk ( Rick James) ou soul (Etta James) font appel à la nostalgie mais ne font pas forcément sens dans l’univers du film si ce n’est pour tenter de le rendre plus cool…