Écrit par helene-ccw - Publié le 14 Mar 2017 à 17:38

Peu avant la sortie du nouvel album Blossom de Milky Chance, la rédac’ de Europe 2 est allé s’entretenir avec Clemens et Philipp qu’on a retrouvé avec plaisir près de 4 ans après la sortie du tube Stolen Dance qui les a révélé au grand public. Rencontre avec deux garçons simples et touchants !

Premier single, premier tube, Milky Chance nous avait touchés en plein coeur lors de la sortie de Stolen Dance en 2013 et de l’album Sadnecessary qui a suivi quelques mois après. Les deux Allemands originaires de Kassel avaient ce quelque chose de très touchant porté par un univers électro folk mélancolique et la voix cassée irrésistible du chanteur Clemens. Après une tournée mondiale, le duo s’était fait un peu plus discret et quel n’a pas été notre plaisir quand leur second album a enfin été annoncé. Blossom sortira ce vendredi 17 mars et peu de temps avant sa publication la rédac’ est partie à la rencontre de Clemens et Philipp pour parler du disque à venir, ses inspirations, de la célébrité, de la tournée à venir aussi, rigoler (beaucoup) et revenir sur le temps passé tout simplement. Entretien avec Milky Chance.

europe2.fr : Votre deuxième album Blossom sort en mars, comment vous sentez-vous là ?

Philipp : Excités ! C’était le moment de le partager, on l’enregistre depuis presque un an maintenant, on veut vous le montrer maintenant, il était temps de sortir de notre cocon (ndlr. en référence au premier single Cocoon)

europe2.fr : Ça fait presque quatre ans depuis le dernier opus… Qu’avez-vous fait pendant tout ce temps ?

Clemens : Rien ! (rires) Non, on a tourné pendant trois ans et demi, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle Zélande, Afrique du Sud, Europe… On était très occupé à donner des concerts, c’est ce que la plupart des gens oublient, qu’on joue dans pleins d’autres villes que la leur, ça prend du temps ! On a seulement fait une petite pause de 3 ou 4 mois en fait, entre 2015 et 2016, puis on a commencé à bosser sur le second album, on a fait quelques dates durant l’été, tout en travaillant sur Blossom et le finissant l’année dernière.

« On était seulement en pause pendant 3 mois en fait »

europe2.fr : Vous n’aviez peur que le public vous oublie après toutes ces années ?

Clemens : Je pense qu’être en tournée, c’est travailler et empêcher que les gens ne vous oublient. Bien sûr, c’est toujours dur de rester dans le paysage, dans l’esprit des gens. Nous travaillons à ça, de dire « Hey, c’est nous de nouveau ! On a de nouvelles chansons ! », nous faisons de la promotion, nous communiquons sur les réseaux sociaux. Mais évidement c’est toujours de la pression, les attentes des gens. C’est aussi plutôt cool qu’ils veulent entendre de nouveaux morceaux, mais nous ne voulions pas nous précipiter.

Phillip : Pour notre retour, on voulait revenir avec quelque chose de bon. On ne voulait pas se précipiter par être « dans les temps », on voulait revenir avec quelque chose qu’on était fier de partager. Les gens nous attendaient et on ne voulait pas les décevoir.

europe2.fr : Cocoon est le premier single du nouvel album « Blossom », celui qui a signé votre retour. Pourquoi celui-ci ?

Clemens : C’est une chanson plutôt entraînante, qu’on a produite facilement. Quand on la produisait, on était là entrain de se souvenir comment on faisait pour le premier album mais aussi développer des enregistrements et faire des sons. Ça s’est fait naturellement.

Phillip : C’est une bonne transition entre le premier et le nouvel album. La chanson rappelle des anciennes chansons du précédent mais on peut également y entendre des choses du nouveau. Car bien sûr quand tu as un premier album avec un gros succès, les gens ont encore les chansons en tête et le second album ne doit pas sonner trop différemment car les gens attendent quelque chose. Pour nous Cocoon était donc le bon titre de transition pour leur montrer ce qu’on a développé tout en restant Milky Chance.

« Cocoon était un bon titre de transition entre les deux albums »

Vriginradio.fr : Ce second album Blossom sonne toujours très mélancolique, mais aussi plus joyeux je trouve…

Clemens : Oui peut-être, je pense qu’il y a des chansons au tempo plus rapide, avec plus de variations. Il y a des titres très rapides pour nous, mais aussi certaines très lentes, la fureur est différente, le son aussi.

Philipp : On a essayé des sons nouveaux par rapport au premier album, aussi parce qu’on a enregistré de façon plus analogique. On voulait un résultat plus organique, on avait l’habitude d’enregistrer une chanson, la mixer et utiliser des samples. À cette époque, on n’avait pas la possibilité de beaucoup enregistrer. C’était un peu expérimental pour nous d’enregistrer des sons plus analogiques, avec des titres plus lents, d’autres plus rapides…

Clemens : Mais je ne dirai pas que c’est plus joyeux. Pour moi, c’est le même niveau de joie ! (rires)

Philipp : C’est lui qui écrit les chansons et je pense que c’est la même, ce qui est n’est pas mauvais hein, les textes sont bons, ce contenu mélancolique que vous entendez…

europe2.fr : Qu’est ce qui a changé le plus entre « Sadnecessary » et « Blossom » ?

Clemens : Beaucoup de choses sont arrivées ces dernières années, je pense qu’on a fait beaucoup d’expériences ensemble en étant en tournée, en voyant plein d’endroits différents, en donnant des concerts, faire face au fait d’être tout le temps loin de la maison.

Philipp : Faire face à nos responsabilités aussi, de ce projet grandissant. On est devenu plus vieux, plus sage… Oui, ce qui a changé le plus du point de vue personnel, c’est qu’on a grandi, mais pas trop non plus hein, on est encore de petits enfants (rires) Concernant la musique, on a essayé de garder notre style, de house music avec diverses influences car c’est ce qu’on aime, récupérer des choses de tous les styles de musique. On a enregistré tous les instruments nous-mêmes, la guitare, la batterie, la basse… On a essayé de nouveaux instruments comme le piano, le synthé, l’analogue… On est allé dans un plus grand studio comme la dernière fois, des ingénieurs nous ont aidé à réaliser ce qu’on voulait faire en tant que producteurs mais qui nous ont donné de nouvelles idées, de nouvelles perspectives, un nouveau terrain de jeu pour rendre notre son plus minutieux, plus profond.

« Blossom explore de nouveaux terrains de jeu »

europe2.fr : Sur la chanson « Bad Things », on peut entendre une voix féminine… Qui est-elle ?

Philipp : C’est une amie à nous, Izzy Bizu, on a entendu son titre White Tiger à la radio il y a quelques années et on a adoré. On a fait un festival dans notre ville d’origine et on a eu la chance d’inviter des artistes qu’on aimait, on lui a demandé, elle est venue avec son groupe et il y a vraiment eu une connexion. On a un peu les mêmes vibes, la même façon de faire de la musique et puis l’idée est venue d’un featuring pour le second album, on lui a donc demandé, elle a accepté et ça s’est très bien passé.

europe2.fr : C’est votre première collaboration, non ?

Philipp : Oui, on va dire notre première collaboration professionnelle. On en a fait plein avec des artistes de notre ville d’origine.

Clemens : On en a mis quelques unes sur YouTube, mais disons que Bad Things est notre première collaboration officielle.

europe2.fr : Pensez-vous en faire d’autres dans l’avenir ? Avec quels artistes ?

Philipp : C’est toujours difficile de répondre à ça, ça dépend des possibilités qu’on a aussi. On ne sait jamais ce qui peut se passer, quel chemin on va croiser, on est ouvert pour le refaire mais je pense que pour nous c’est important de refaire des featurings que s’il y a vraiment une connexion musicale.

Clemens : Ça doit matcher, il faut qu’on connaisse la personne, être sur la même longueur d’onde, c’est important pour faire de la musique ensemble. On espère que ça arrivera de nouveau, peut-être pour l’année prochaine, on verra bien !

europe2.fr : Vous jouez demain au Théâtre Les Étoiles à Paris (ndlr. nous étions le 16 février) puis pour la première édition de Lollapalooza en France au mois de juillet prochain… Y aura-t-il une plus grande tournée à venir avec plus de dates ? Peut-être après la publication de l’album ?

Philipp : On reviendra cet été pour jouer à des festivals, mais on a aussi prévu de faire une plus grande tournée pour promouvoir l’album à la fin de l’année. Promis !

europe2.fr : La plupart de vos clips vidéos ont été filmés à Kassel, votre ville d’origine, tandis que « Doing Good » votre dernier clip se passe à San Francisco… Pourquoi cette ville ?

Philipp : C’était un peu nécessaire en fait, parce que nous étions en tournée mais je pense aussi que ça montre la différence entre Sadnecessary et maintenant. Notre vie a changé, on est beaucoup en tournée. Dans Flashed Junk Mind, on conduit avec nos copains de lycée dans notre ville d’origine, et maintenant dans Doing Good, on fait du vélo à San Francisco. Ça montre un peu ce qu’on fait, qu’on a changé, qu’on ne fait plus que trainer avec nos potes à Kassel.

europe2.fr : Vous semblez être des personnes assez simples… Dans le bon sens du terme hein ! La célébrité, les interviews… ça vous plait ? Comment vous gérez tout ça ?

Clemens : C’est amusant en fait. Tu dois juste faire attention à l’emploi du temps, ce n’est pas trop à la fois en général. Mais parfois c’est vrai que ça peut être vraiment fatiguant, de parler toute la journée des mêmes sujets…

Philipp : Mais c’est comme ça. Et on aime faire ce qu’on fait, et ça fait partie du truc, du coup on essaie d’en profiter aussi. Il y a sûrement des gens qui le font pour la célébrité mais ce n’est pas notre cas.

europe2.fr : On doit déjà se quitter mais pour finir, parlons de vos projets pour cette année…

Clemens : Faire des concerts, là ça a commencé. Demain on donnera notre quatrième concert, on va enchaîner pour deux semaines puis on ira aux États-Unis pour jouer des concerts intimes aussi puis on va revenir à la maison tout en gérant quelques promos. On a une tournée en Australie qui a été confirmée aussi pour 2 mois et demi en avril. L’été ça sera la saison des festivals. Et à l’automne, on va revenir pour une nouvelle tournée de l’album en Europe et aux États-Unis. Revenir à Paris bien sûr, en France. C’est beaucoup hein, mais on va essayer de tout faire !

Merci les Milky Chance !