Écrit par Robin Ecoeur - Publié le 25 Avr 2024 à 12:24

Cette histoire, c’est celle d’Anita Pallenberg, qui a été l’ex de Brian Jones et de Keith Richards, et qui fait partie des muses les plus emblématiques du rock. Un documentaire baptisé « Catching Fire: The Story of Anita Pallenberg » sortira bientôt sur les écrans avec la voix de l’actrice Scarlett Johansson pour raconter la vie de cette femme pas comme les autres.

Tout le monde connaît Mick Jagger, Keith Richards ou Brian Jones. Mais peu de gens savent qui est réellement Anita Pallenberg, celle que l’on décrit comme la muse des Rolling Stones, et qui a été au cœur des histoires du groupe de 1965 à 1980. C’est justement cette histoire, son histoire, que deux réalisateurs, Alexis Bloom et Svetlana Zill, ont eu envie de mettre en lumière, en se basant sur les mémoires d’Anita et des images d’archives dont certaines sont inédites. La narration du documentaire, racontée à la première personne, a été confiée à l’actrice Scarlett Johansson — Anita Pallenberg est décédée en 2017. Mais qui était cette femme que l’on surnomme la « sixième Stones » ?

Anita Pallenberg est née en 1942 à Rome. Ses parents sont des artistes. En 1965, elle fait la rencontre des Rolling Stones en Allemagne. Une de ses amies lui lance le pari de « kidnapper » l’un des membres. La jeune femme se faufile alors dans les loges et propose à Brian Jones de fumer de l’herbe. Les garçons refusent mais Anita entre ce jour-là dans la vie du groupe. Elle fréquente dans un premier temps Brian Jones, jusqu’en 1967. Mais le leader des Stones à cette époque devient accro aux drogues et menace un jour de la frapper. Keith Richards s’interpose, Anita dit au revoir à Brian et commence une nouvelle relation avec Keith.

Sa vie avec Keith

Avec le guitariste, elle mène une vie 100% « sex, drugs et rock’n’roll » : héroïne, alcool, fêtes XXL. En 1969, elle accouche de son premier enfant avec Keith, puis d’un second en 1972. Les deux parents ne s’assagissent pas pour autant : les orgies de drogues se poursuivent — notamment en France durant l’enregistrement de l’album Exile on Main Street. Entre les tournées, les fêtes et leur vie de rockstars, le couple tient pourtant bon. Fun fact : Keith pioche souvent dans la garde-robe de sa femme pour apporter un peu d’extravagance à son style.

Mais rapidement, ce rythme de vie laisse des traces. Le couple est suivi par les services sociaux qui s’inquiètent de la santé des enfants et un premier drame arrive en 1976, quand le couple perd leur troisième enfant alors âgé de 10 semaines. Keith n’est pas à la maison et apprend la mort de son bébé juste avant de monter sur scène. En 1977, ils se font arrêter au Canada en possession d’héroïne. Keith décide alors d’arrêter les « conneries » et de se sevrer. Anita n’est pas d’accord. Finalement, au bout de 13 années ensemble, le couple se sépare.

Une femme moderne

Mais au-delà d’avoir été au cœur des relations amoureuses du groupe, l’histoire que veulent raconter les deux réalisateurs est avant tout celle d’une femme décrite comme une « force de la nature » qui savait ce qu’elle voulait. Le portrait d’une femme « moderne », libre et puissante, loin des clichés des groupies de l’époque.

Elle aura certes été une muse comme l’indique Keith dans le trailer du documentaire, mais elle était aussi une femme inspirante (Kate Moss dit qu’elle incarnait exactement tout ce qu’une femme doit être) ains qu’une actrice de renom passée devant les caméras de grands réalisateurs comme Roger Vadim, Philippe Garrel ou encore Jean-Luc Godard. Jusqu’au bout, elle aura mené sa vie comme elle le voulait sans se plier aux diktats de l’époque, au patriarcat et a ce que la société de l’époque attendait d’elle. Une femme moderne avant l’heure, en somme.

Le documentaire Catching Fire: The Story of Anita Pallenberg sortira le 3 mai.