Joyce Jonathan : « Ma devise ? On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une seule. » (Interview)

Nous avons eu la chance de rencontrer l’éblouissante Joyce Jonathan. Son nouvel album, sa tournée, sa rencontre avec Vianney, ses inspirations, son quotidien : elle nous dit tout !

Joyce Jonathan est apparue comme un vrai rayon de soleil dans le paysage musical français. Depuis maintenant six ans, l’artiste, auteure-interprète et compositrice, saupoudre nos journées avec la douceur de sa voix, de ses mélodies enivrantes, et de ses textes bourrés d’expériences plus ou moins personnelles. Avec un premier album, « Sur Mes gardes », disque de platine, et un second « Caractère », disque d’or, l’interprète de « Ca ira » nous a accordé une douce et mélodieuse interview, à l’occasion de la sortie de son troisième opus, « Une Place Pour Moi », le 5 février dernier. Nous avons profité de lui poser quelques questions concernant ses émotions, ses inspirations, sa rencontre avec Vianney, sa tournée, et beaucoup d’autres choses. Bref, Joyce Jonathan nous dit tout !

« Ce sont des chansons que je vais pouvoir chanter sur scène, que je vais pouvoir partager avec un public avec lequel j’ai construit des liens super forts. »

Europe 2 : Ton nouvel album « Une Place Pour Moi » est sorti le 5 février. Qu’est-ce qui est différent de tes deux albums précédents ?

Joyce Jonathan : Il est encore plus personnel, surtout dans les arrangements et les mélodies. Il est beaucoup plus riche en instruments, et j’ai l’impression que les thèmes sont plus précis. Grandir, ça nous permet de réussir à décrire nos émotions avec les mots adéquats, ce qu’on arrive pas forcement à faire quand on écrit très jeune. Choisir les bons mots pour exprimer ce que tu as en tête. Le fait d’avoir pris confiance en moi suite à ces deux albums, je sais ce que je veux exprimer et de quelle façon je veux le faire. Je suis plus claire.

V.R : Ton premier album a été disque de platine. Et ce qui est dingue, c’est que ton deuxième album a été lui, certifié disque d’or. Comment est-on censé réagir quand ça arrive ? Comment as-tu réagi ?

J.J : Oui c’était dingue ! Je pense que chaque album a une histoire différente. J’ai une petite pression à chaque fois, mais en même temps, chaque album raconte quelque chose de différent. Ce qui me fait vibrer, c’est de savoir que ce sont des chansons que je vais pouvoir chanter sur scène, que je vais pouvoir partager avec un public avec lequel j’ai construit des liens super forts, c’est super excitant, et j’espère pouvoir faire ça toute ma vie.

« Avec Vianney, on s’est tellement bien entendu qu’on a décidé de faire une chanson ensemble »

V.R : Quelle est ta plus grande source d’inspiration ?

J.J : Les sentiments humains. J’ai l’impression qu’on vit tous un peu les mêmes choses. Même dans notre intimité, on se sent parfois très seul dans ce qu’on vit, mais au final, on ne l’est jamais vraiment. Il y a plein d’histoires qu’on me raconte dans lesquelles je me reconnais comme d’autres pourraient aussi se reconnaitre, car les sentiments sont universels. Je pense que quand on rencontre quelqu’un, on choisit ce qu’on a envie de voir chez cette personne, en fonction de ce qu’on est prêt à vivre. Et cet album, c’est aussi beaucoup d’introspection, par rapport au fait de se connaitre soit même à travers l’autre. Plus on grandit, plus on arrive à savoir ce qu’on aime, à faire les bons choix amoureux, à connaitre ses limites, à éviter de s’embarquer dans des relations qui font souffrir. Et cet album, c’est un peu tout ça.

V.R : Dans le clip « Le bonheur », premier extrait de ton album, Vianney fait une petite apparition. Comment vous êtes-vous rencontrés ? Et comment s’est fait l’incroyable duo « les filles d’aujourd’hui » ?

J.J : Avec Vianney, on s’est rencontré il y a un an, on s’était parlé sur Internet, j’aimais beaucoup ce qu’il faisait et il m’a dit qu’il aimait aussi mes chansons. On a décidé d’aller prendre un café, et suite à ça, on s’est super bien entendu. C’était la première fois que je m’entendais aussi bien avec quelqu’un de mon âge qui faisait ce métier. On a pu discuter de plein de choses, de nos ressentis, de comment on vivait ce métier. On s’est tellement bien entendu qu’on a décidé de faire une chanson ensemble, et c’est de la qu’est née notre composition « Les filles d’aujourd’hui ». Et par rapport à son apparition dans le clip « Le bonheur » qui retrace les petits bonheurs du quotidien, de vraies choses, où l’on peut voir mon studio d’enregistrement, les personnes qui m’accompagnent au quotidien, j’avais envie qu’il y ait Vianney, que se soit un petit clin d’oeil à tout ça.

« Dans notre intimité, on se sent parfois très seul dans ce qu’on vit, mais au final, on ne l’est jamais vraiment. »

V.R : Tu parles beaucoup d’amour dans tes chansons. Es-tu plus inspirée quand tu es amoureuse, ou le contraire ?

J.J : Ca dépend. (rires) Ca dépend du type de chanson. Il faut en tout cas que je sois dans un état extrême pour écrire. Mais je peux aussi être hyper amoureuse, et à l’écoute d’une histoire qui me bouleverse, et je vais écrire une histoire là-dessus, indépendamment du fait d’être amoureuse. Mais il est sûr qu’un homme qui me fait tourner la tête va forcement me pousser à écrire, parce que ça va provoquer en moi des questionnements et pleins de choses que j’aurais envie d’immortaliser.

V.R : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?

J.J : Les concerts, sans hésitation. Et certaines séances de dédicaces, car étant donné que c’est souvent lié au disque, je peux discuter de l’album avec les gens que je rencontre. C’est toujours très intimiste, et j’ai, à chaque fois le sentiment qu’on est là pour partager de la musique et discuter de tout ça ensemble. Au niveau des fans, ils ne recherchent pas simplement un autographe parce que je suis passée à la télé la veille. Il y a quelque chose de personnel et de fort, et je me sens vraiment investie. Je reçois énormément de mes fans, que je ne remercierai jamais assez. Et les concerts, c’est génial.

V.R : Ça serait quoi, ta devise dans la vie ? Peut être : « Le bonheur n’est pas le but, c’est le moyen. » comme dans ton titre « Le bonheur » ?

J.J : J’ai une devise au quotidien, qui est un peu liée à la chanson « Le bonheur ». C’est de dire : « On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une seule. » L’idée, c’est de se dire qu’il ne faut pas attendre qu’il y ait un truc alarmant pour se dire « Il est temps que je vive ma vie ! » C’est dommage d’attendre d’avoir une maladie ou un événement tragique pour se le dire. Et plus je grandis, plus j’ai conscience qu’il est temps d’avoir confiance et de donner un coup de pied dans la fourmilière et d’avoir confiance en la vie.

« C’est dommage d’attendre qu’il y ait un truc alarmant pour se dire « Il est temps que je vive ma vie ! »

V.R : Tu te vois où, dans 10 ans ?

J.J : Je me verrais peut-être sortir mon septième album ! (rires) Dans 10 ans, j’aurais 36 ans, d’ici là, je me vois bien fonder une famille. J’adore mon quotidien sur Paris, et j’aime beaucoup Los Angeles. Après, je ne pense pas qu’on puisse avoir une idée de la famille avant d’avoir trouver son amoureux, mais si j’ai rencontré la bonne personne d’ici là, oui, j’aimerais bien ! (rires)

V.R : Tu es radieuse et lumineuse dans ton clip « Le bonheur ». Qu’est-ce qu’il faut avoir et être, pour plaire à Joyce Jonathan ?

Merci beaucoup ! Ce qu’il faut pour me plaire, c’est avoir du caractère. Dans le sens où la personne ne doit pas chercher à se changer pour l’autre, il faut être soit-même. Le regard, c’est quelque chose de très important, ça évoque la force d’esprit, la détermination, la sincérité. Côté physique, je n’ai pas de style particulier, même si forcement il y a des styles que j’aime plus que d’autres, mais c’est vraiment ce que dégage la personne qui est le plus important. Mais surtout, quelqu’un de drôle. J’ai besoin de rigoler. Mais là-dessus, on est toutes les mêmes je crois ! (rires)

V.R : Comment va se passer l’année à venir pour toi ? Quels sont tes projets ? Une tournée peut-être ?

J.J : Oui ! La tournée commencera le 6 octobre au Théâtre Comédia, et je passerai un peu partout en France. Je vais également partir en Chine dans deux mois, pour sortir mon album là-bas, et j’aurais même l’occasion d’aller au Japon, et ça c’est vraiment génial car cela sera une première fois !

« Grandir, ça nous permet de réussir à décrire nos émotions avec les mots adéquats. »

V.R : Es-tu intéressée par le cinéma ?

J.J : Pourquoi pas. J’ai pu aborder cet art à travers les clips par rapport au côté interprétation, et j’ai pu tenter l’expérience en faisant des apparitions dans quelques séries assez furtivement, comme « Nos chers voisins », « Scènes de ménages » ou « Plus belle la vie », où je jouais mon propre rôle. C’était des expériences géniales. Pour l’instant, ce n’est pas prévu, je pense que ça tient à des rencontres. Mais si jamais l’occasion se présente, que le rôle me tient à coeur, que je prends du plaisir et que je plais, je le ferai !

V.R : Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui veulent faire de la musique ?

J.J : Déjà, il faut savoir s’ils ont vraiment envie de faire de la musique, et si ce n’est pas juste l’idée de la « vie de star » qu’ils se font. Après, je leur conseillerais de faire The Voice ou Nouvelle Star, si ils ne composent pas leurs chansons. Cela permet vraiment d’avoir un coup de projecteurs, même pour ceux qui composent d’ailleurs. À côté de ça, je leur conseillerais de créer leur page Youtube, Facebook, et d’essayer de faire des petits concerts, d’aller chanter dans des bars. En tout cas, l’idée de quelqu’un qui va venir taper à ta porte, ça ne marche pas, il faut se donner les moyens de vivre ses rêves. Courage !

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