Il y a 10 ans, Shaka Ponk secouait le rock en sortant DEUX albums

Tous les groupes de rock le savent : publier un nouvel album n’est jamais facile. Aussi, quand il est question d’en sortir deux en seulement 6 mois, l’exercice devient carrément périlleux. C’est pourtant l’exploit réalisé par les punk rockeurs de Shaka Ponk en 2014.

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Pour comprendre le tour de force, il faut commencer par remonter les aiguilles du cadran. Voilà 10 ans, le groupe de Sam et Frah est déjà bien installé dans le paysage, avec notamment le succès du précédent disque The Geeks and the Jerkin’ Socks, nommé aux Victoires pour l’album de l’année. Pas de bol pour Shaka Ponk : le chanteur Frah se blesse à la jambe lors d’un concert à Orléans fin 2012, obligeant la bande à un repos forcé, sans concerts. C’est le début d’une histoire à la Rocky, avec un retour annoncé pour 2014 avec une tournée pensée en deux parties, au printemps et à l’automne 2014.

Vient alors la grosse surprise. Le groupe, déjà célèbre pour son mélange explosif de rock, d’électro et de funk, devance tout le monde en lançant deux albums en l’espace de quelques mois : The White Pixel Ape (Smoking Isolate to Keep in Shape) en mars 2014 et The Black Pixel Ape (Drinking Cigarettes to Take a Break) en novembre de la même année. Et ces deux disques seront un tournant significatif dans la carrière de Shaka Ponk.

Un succès à 110 000 exemplaires

Cette stratégie du double album va se révéler payante. The White Pixel Ape a permis au groupe d’explorer des sonorités plus mélodiques et accessibles, tout en conservant leur énergie. Ce premier volet sera bien accueilli; il atteindra le top 10 des charts français, se vendra à 110 000 exemplaires et obtiendra des critiques plus qu’élogieuses pour sa production soignée et 100% électrique.

D’après Frah, le charismatique chanteur du groupe, « ces deux albums étaient comme les deux faces d’une même pièce ». En clair, Shaka Ponk veut montrer ses deux personnalités musicales, le côté lumineux et accessible avec The White Pixel Ape et le côté sombre et brut avec The Black Pixel Ape. Des morceaux comme Story O’ my LF et Lucky G1rl vont démontrer leur capacité à combiner des riffs lourds avec des paroles introspectives. Et le second album sonne comme un contraste direct au premier en apportant une intensité et une profondeur qui assoient la polyvalence du groupe.

« Nous avons toujours voulu défier les attentes et ne pas nous répéter expliquera plus tard Sam, la chanteuse recrutée en 2008, et ces deux albums nous ont permis de repousser nos propres limites et d’offrir quelque chose de vraiment unique à nos fans. »

Une évolution permanente

Au final, la sortie de ces deux albums aura un impact considérable sur la carrière de Shaka Ponk. Non seulement cette stratégie renforcera leur réputation en tant que groupe indépendant refusant les choix évidents, mais cela permettra aussi d’élargir leur base de fans.

En termes de reconnaissance, The White Pixel Ape sera certifié disque de platine en France, tandis que The Black Pixel Ape sera acclamé pour son originalité et son audace. Et puis viendra The Evol’, le sixième album, qui confirmera qu’à l’image de leur singe-mascotte Goz, le groupe ne conçoit sa carrière que comme une évolution permanente. « Évoluer, c’est muter vers une forme mieux adaptée à ses semblables et à son environnement » confiait le groupe en 2017.

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Sept ans plus tard, et alors que le groupe se prépare à un clap de fin après la tournée The Final F*cked Up Tour (avec un ultime Accor Arena le 30 novembre prochain), on peut mesurer l’incroyable chemin parcouru par ces punks depuis les débuts en 2002. Qui aura la chance de les voir à la Bellevilloise le 30 mai grâce à Europe 2 ?