Écrit par thomasm - Publié le 11 Juil 2014 à 20:54

Exceptionnel ! Europe 2 a eu la chance de discuter longuement avec le collectif Fauve aujourd'hui à l'occasion du festival Musilac 2014. Entretien.

Musilac commence sur les chapeaux de roue pour nous. Europe 2 a décroché une interview exclusive du collectif Fauve juste avant leur passage sur scène ce soir à 00h35 sur la scène Lac à Aix-les-Bains. Pour l’occasion ils se sont livrés à notre micro. Quelques semaines après Fauve dans le Lab Europe 2, découvrez l’interview intégrale sur europe2.fr !

Europe 2 : Vous êtes en tournée des festivals en ce moment. Vous avez le temps d’en profiter ?

Fauve : On est un peu restreints par le soir où on joue, on a le temps d’aller voir les artistes qui jouent le même soir ou qui jouent pas très loin. Pour l’instant on a eu deux petits jours off quand on était à Argelès sur Mer. Généralement quand on est en jour off on retourne en festival pour écouter les concerts des artistes qu’on croise en tournée depuis trois semaines. Aucun de nous a jamais vu autant de concerts en si peu de temps. C’est assez cool.

VR : Voir tous ces artistes vous inspire ?

Fauve : Parfois on trouve des trucs intéressants. Par exemple on a vu François and the Atlas Mountain et on a trouvé cool les percus un peu africanisantes. On regarde le matériel que les autres utilisent, les scénographies. On a un regard un peu frais de gens qui découvrent un concert de gens qu’on aime bien ou qu’on a envie de voir par curiosité. Mais on a aussi ce regard, un peu nouveau pour nous, un peu plus critique pour voir ce qu’on peut se réapproprier. Ça nous donne énormément d’idées sur la prochaine scénographie et tout le set-up auquel on commence à réfléchir.

VR : Les foules augmentent en festival, vous avez senti la différence ?

Fauve : Quand on voit des artistes comme M et la façon dont ils tiennent le public… Ils gèrent 20.000 personnes comme s’il y en avait 200 devant eux. On a plus l’habitude de jouer dans des salles de 1000 – 1500 places et jouer devant plus de monde change notre façon de communiquer avec les gens et ça on l’apprend en regardant les autres faire. Nous quand on joue devant 3-4000 personnes ou 10.000 personnes on sent la différence.

VR : Vous êtes longtemps restés sur des tailles de salles plus réduite…

Fauve : Pour nous c’était important de rester sur des tailles de salles qui soient cohérentes par rapport à l’évolution du projet et à sa taille. Les festivals c’est différent, on va pas se leurrer, les gens qui sont venus aujourd’hui sont venus voir -M- ou Shaka Ponk. C’est pas notre concert du tout.

VR : Qu’est-ce qui change quand on voit Fauve sur scène ?

Fauve : On réinterprète pas mal les morceaux existants, on leur rajoute des intros, des finishs, au milieu il va se passer un truc qui ne se passe pas dans le titre. On aime bien réinterpréter et à côté de ça il y a aussi des titres qui ne sont pas sur le CD.

VR : Avec des sets plus courts, qu’est-ce que vous privilégiez ?

Fauve : La dimension de plaisir est extrêmement important pour le collectif. Si on prend du plaisir, ça va être communicatif et les gens sentent que tu prends du plaisir et ils en prennent aussi. On a envie de se faire plaisir. Il y a des chansons qu’on prend plaisir à jouer, ça se sent quand on est ensemble. Il y a quelques chansons qu’on a retirées du set parce qu’on prenait moins de plaisir à les jouer, ça sert à rien de se forcer.

VR : Il y a des artistes que vous vouliez absolument voir ?

Fauve : On était plusieurs à jamais avoir vu les Hives en concert, il y a deux semaines on les a vus et on s’est tous pris une belle claque en terme de prestation et d’énergie.

VR : Vous pouvez nous parler de Vieux Frères, deuxième partie ?

Fauve : On a à peine écrit la deuxième partie. On a prévu du temps pour l’enregistrer à la rentrée et il y aura certainement certains concerts pour l’appuyer mais ce sera certainement courant 2015. On est en train de discuter de la forme que prendra cette tournée s’il y en a. C’est difficile d’en parler pour l’instant parce que c’est pas encore dans son état final.

VR : En tournée, comment évolue le collectif et les tâches de chacun ?

Fauve : Même la personne qui fait de la batterie sur scène va peut être filmer de temps en temps ou faire du graphisme sur un truc. En tournée y a pas que des musiciens, y a aussi des paroliers, des vidéastes… C’est une sorte de nébuleuse un peu opaque mais assez simple finalement. Tout le monde fait tout alors il y en a qui on des casquettes principales.

VR : La vidéo est aussi une part importante pour le collectif…

Fauve : Y a des gens du collectif qui filment un peu tout ce qui se passe autour de nous. On aime bien figer tout ce qui se passe dans nos vies. De la même manière qu’on va écrire ce qu’on vit, on va filmer ce qu’on vit. Peut-être que ça sortira, peut-être que ça sortira jamais. Nous même on ne sait pas. C’est un processus permanent de récolte. Même sans en faire de la musique, ça pourrait aussi aboutir sur un autre projet.

VR : Vous avez déjà de nouveaux projets en dehors de la deuxième partie ?

Fauve : Il y a trois piliers dans Fauve qui sont les textes, la musique et l’image. Les trois ont une importance équivalente. Depuis des mois on nous parle beaucoup de musique et c’est normal, on a sorti un disque et Fauve se fait aussi un peu connaître sur les chansons mais on a aussi envie de faire des choses qui sont liées à l’image pure et complètement indépendantes de la musique, des petits films, des petits bouquins, des petits scrapbooks, des reportages… On peut imaginer plein de trucs. Faut juste qu’il y ait une cohérence dans le propos, dans l’idée. On va pas faire un dessin animé pour enfants demain, ça n’a pas trop de sens.

VR : Un dernier mot ?

Fauve : Y a rien qu’on fait en ce moment qu’on a déjà fait. Tout est nouveau et c’est hyper cool de continuer sans cesse à être surpris. On vit quand même des choses qui sont assez dingues pour lesquelles on a une gratitude énorme. Ça fait des mois maintenant qu’il se passe des trucs un peu fous et on continue à être un peu surpris, émerveillés et hyper enthousiastes. On aurait été tristes d’être blasés, on s’en serait voulu. C’est pas le cas.