Écrit par helene-ccw - Publié le 12 Juil 2017 à 10:37

En live le samedi 24 juin à Solidays 2017, les Dirtyphonics ont mis le feu au Dôme ! Quelques heures avant leur prestation, nous avons eu la chance de rencontrer Charly, Pitchin et Pho plus en forme que jamais lors d’un entretien plein d’humour. Découvrez notre interview !

Si vous ne connaissez pas encore Dirtyphonics, il va falloir y remédier très rapidement. Les trois Parisiens Charly, Pitchin et Pho représentent fièrement la scène bass music française à travers le monde et proposent une musique hybride et hyper énergique influencée par leur passé dédié au metal extrême. Armés de leurs samplers MPC, filtres et même une GameBoy, ce sont de véritables bêtes de scène qui enchaînent les dates dans les plus prestigieuses villes et qui mettent le feu partout où ils passent. Solidays 2017 ou bien encore plus récemment le Main Square Festival 2017 peuvent en témoigner, les gars ont délivré des prestations furieuses où le chanteur de Cage The Elephant est même monté sur scène pour le second soir du Main Square ! Quelques heures avant leur show à Solidays, nous avons eu la chance de nous entretenir avec eux pour parler de leur dernier EP Night Ride, de leur rapport à la scène et à l’industrie musicale de nos jours. Découvrez notre interview tout en légèreté avec Dirtyphonics !

europe2.fr : Hello les Dirtyphonics, tout d’abord, est-ce bien votre première fois à Solidays ?

Dirtyphonics : Ah non, c’est notre troisième fois déjà ! Maintenant on connait Michel à la sono, Jean-Pierre à la sécurité… On est super forts à Guitar Hero aussi à présent grâce à la station Guitar Hero dans les backstages !

VR.fr : Qu’est-ce que ce festival pas comme les autres vous inspire ?

Dirtyphonics : La bonne cause déjà, c’est à la maison. Et c’est quand même un des plus gros festivals français faut le dire ! On est passé devant la scène sur laquelle on va jouer tout à l’heure, on a hâte et on est super contents de pouvoir participer à cette bonne cause.

VR.fr : Comment décrireriez-vous votre dernier EP Night Ride sorti en février dernier ?

Dirtyphonics : C’est l’EP le plus hybride qu’on ait sorti. Parce qu’on a mélangé plein de nos influences et on a fait quelque chose d’un peu hors cadre. On a mélangé tout ce qu’on aime pour faire quelque de nouveau, et on a reçu un accueil mortel à la fois de la presse, de notre public et des artistes, au delà de nos espérances. C’est vrai que quand tu sors quelque chose qui n’est pas facile à mettre dans une petite case, tu te demandes comment ça va être perçu. On a ouvert une porte à quelque chose de nouveau, qui nous excite et qui excite les gens qui l’ont entendu, donc on est super contents et ça nous a motivés d’autant plus. Là on est dans une période hyper créative, on a un programme de sortie un peu non stop jusqu’à l’année prochaine. Grosse excitation !

VR.fr : Vous prévoyez bientôt un album du coup ?

Dirtyphonics : Non, l’album c’est un format qu’on trouve un peu dépassé vis à vis de la manière dont les gens consomment de la musique maintenant. Elle n’est plus comme il y avait dix ans. On trouve plus intéressant de travailler sur des plus petits formats, travailler sur des EP ou carrément des singles et sortir des choses de manière plus régulière et plus rapide. Quand tu bosses sur un album, tu bosses sur un morceau qui va sortir 2 ans-2 ans et demi après le moment de l’écriture, c’est plus forcément en adéquation avec ce qui t’inspire à ce moment là. Un single tu le finis, un mois après il est sorti. Donc projet d’album non pas du tout, il faut jamais dire jamais mais pas en ce moment ! Après le truc aussi c’est qu’on raconte tellement de trucs dans un morceau, qu’on peut considérer un morceau comme un album.

VR.fr : Vous avez organisé votre premier Dirtyphonics & Friends le mois dernier, c’est un concept de soirée que vous aimeriez continuer ?

Dirtyphonics : On travaille déjà sur la deuxième édition française, on a eu pas mal de demandes pour l’exporter dans d’autres pays. On a fait ça parce qu’on avait envie de le faire, envie d’inviter des copains, envie de pouvoir proposer ça à notre public originel français et pareil, les retours de la soirée au moment de la soirée et après, encore une fois ont dépassé nos attentes et on est super contents de pouvoir bosser sur les éditions prochaines. On a pleins de copains qui ont envie de venir jouer sur la prochaine édition ! On travaille avec beaucoup de gens et beaucoup d’artistes qui viennent de pays différents. On est content de pouvoir faire rayonner la scène française et la musique française au travers de ce concept à l’étranger, et on est content de voir que les étrangers ont envie de venir participer à ce projet. C’est un peu à double sens, et on est hyper contents !

VR.fr : Vous êtes de grands fans de rock et metal à ce qui parait… Et ça se ressent dans votre musique, il y a une énergie très fougueuse qui s’apparente à celle des grands riffs de guitare. Avec quels artistes rock et/ou metal vous vous verriez un jour collaborer ?

Dirtyphonics : On a déjà fait une collaboration avec Linkin Park, avec Matt Rose le chanteur de The Chemist, The Heavy… Il y a d’autres trucs dans la même veine qui arrivent, avec d’autres collab’ qu’on peut pas citer tout de suite, et tu fais bien de poser la question car ça va faire partie de l’actualité du futur !

« L’album c’est un format qu’on trouve un peu dépassé vis à vis de la manière dont les gens consomment de la musique maintenant. »

VR.fr : Si n’aviez pas été des DJ superstars, vous vous serez vus en rockstar ?

Dirtyphonics : Si je n’avais pas été DJ superstars, j’aurai été poissonnier (Julien Pitchin). Moi je suis né rockstar (Charly). Moi moine, mais moine rockstar, je me serais bien vu là dedans (Julien Pho). C’est toujours impossible de répondre à cette question, on est contents d’être là où on est, on continue, on donne tout. Je sais pas ce qu’on aurait fait d’autre mais on l’aurait fait avec la même énergie, la même passion, le même enthousiasme, autant dédié ! Mais on sait pas ce qu’on aurait fait d’autre à part la musique qui est essentielle pour rester sain de corps et d’esprit.

VR.fr : Vous tournez dans le monde entier, à des destinations qui font franchement rêver… Quel a été le public le plus marquant de tous ?

Dirtyphonics : Question impossible à répondre… Mais on dirait les Français, et pas parce qu’on vient d’ici hein, mais à chaque fois ils sont chauds ! Que ce soit à Paris, à Toulouse ou encore à Lyon. Il y a sûrement une partie de fierté qu’on vienne d’ici aussi, c’est le public qui nous suit depuis le début. Il est ultra présent, ultra chaud. Sinon c’est assez difficile à répondre car c’est très personnel déjà, il n’y a pas vraiment de critères… Chaque booking est génial pour différente géniale raison, il est difficile de prendre certains en particulier. Sinon s’il fallait en citer qu’une on peut parler des soirées Animalz à Paris, les ADC qu’on a fait à Las Vegas la semaine dernière c’était complètement dingue, Chambala Festival au Canada c’est une expérience de vie… Porto Rico, en Belgique ils sont chauds de ouf, en Espagne… C’est compliqué ! Ça fait très longtemps qu’on tourne et on a eu la chance de visiter pleins de pays, et ce qui est mortel c’est que nous on apporte la musique et on voit comment les gens réagissent à la même vibe dans différents pays, c’est hyper intéressant. Car ils ne réagissent pas tous forcément aux mêmes choses, mais c’est un peu le jeu quand tu montes sur scène de voir comment réagit le public, de le comprendre et de jouer avec lui. Avoir une réelle communication, c’est un truc qui est hyper kiffant sur scène. On a des bêtes d’expérience sur pleins de pays différents pour pleins de différentes raisons.

VR.fr : J’ai l’impression que vous avez remporté plus de succès à l’étranger qu’en France pourtant…

Dirtyphonics : Ça a été vraiment le cas au début. Au début en France, les gens ont pas cru en nous. On est revenus aussi en France un peu vainqueurs du fait d’être allés en Angleterre, aux États-Unis… Ça c’est le côté dur du public français… Le public français c’est un des plus chauds, c’est sûr, mais il y a une espèce de validation obligatoire, des fois ça passe par l’étranger. Comme pour des gros groupes comme Daft Punk, Phoenix… C’est des groupes qui ont cartonné aux États-Unis et qui sont revenus presque vainqueurs en France parce qu’il y a eu cette validation du fait par exemple d’avoir joué au Madison Square Garden. Mais très sincèrement, ça a été une très bonne chose pour nous parce que du fait qu’on ait été pas acceptés, pas aidés au début. Ça nous a mis un coup de pied au cul pour travailler encore plus, pour avoir encore plus la niak jusque pour se dire « Ok, on va vous prouver le contraire ». Après ce qui est vrai aussi, c’est qu’en France, c’est pas là où il y a la plus grosse scène bass music mondiale. C’est sûr qu’il y a plus d’opportunités en terme de nombre de dates de jouer aux États-Unis par exemple. Mais l’énergie et la passion française font que pour nous on les place au même niveau. Peut-être pas sur le nombre de shows à l’année mais à chaque fois c’est un événement. Après on est super contents de voir aussi que maintenant quand on vient en France, on a transcendé cette scène bass music, on a joué sur des festivals comme Solidays où on fait partie des représentants de cette musique. C’est mortel d’être sorti de notre scène et de jouer sur des festivals généralistes afin de partager notre musique avec un plus grand public. Il y a pleins de gens qui n’avaient jamais vu ce genre de musique qui viennent nous voir en concert et qui ensuite nous laisse des messages, des snapchats tout ce que tu veux.

« Au début en France, les gens n’ont pas cru en nous. »

VR.fr : C’est quoi le but ultime pour Dirtyphonics ?

Dirtyphonics : Continuer ce qu’on fait encore le plus longtemps possible ! Concrètement c’est ça, nous on est heureux juste avec la musique en fait. On veut continuer à la faire, continuer à fédérer un maximum de gens… On est toujours aussi passionnés, toujours aussi avides de création, on est chaud bouillant. Il n’y a rien d’autres à souhaiter que juste de continuer !

VR.fr : Merci les gars !