Écrit par nadianeg - Publié le 04 Oct 2016 à 13:27

Westworld, l’intrigante nouvelle série de HBO, s'est dévoilée dans un pilote agréable sans être révolutionnaire. En prenant son temps pour installer son parc d'attraction d'un genre nouveau, Jonathan Nolan promet doucement mais sûrement une série aux multiples pistes de réflexions qui pourrait être passionnante...

La très attendue Westworld, avec laquelle HBO prépare l’après Game of Thrones, vient enfin de livrer son premier épisode. La série sera diffusée tous les lundi à 21h50 (en US +24) sur OCS, le premier épisode ayant été diffusé hier soir, on vous propose une focus avec SPOILERS ! The Original, est un vrai épisode d’introduction se déroulant sur plus d’1h. Les rouages basiques du parc d’attraction futuriste dédié au far west, où évolue des androïdes au service de visiteurs, nous sont dévoilés levant très tôt une flopée d’interrogations. Nos yeux pour entrer dans cet univers sont d’abord ceux de Dolores, la fameuse « originale » du titre, soit l’androïde la plus ancienne du parc. Cela fait trente ans que le personnage, joué par l’excellente Evan Rachel Woods, arpente le parc d’attraction futuriste façon un Jour sans fin. Heureusement (ou pas) pour elle, elle n’en a pas conscience, sa routine ne change par ailleurs qu’en fonction de ce que les visiteurs décident de faire avec elle ou avec les autres androïdes.

On découvre Westworld alors que les premiers bugs au sein du parc d’attraction ne commencent à se faire ressentir. En cause, des androïdes aux attitudes étranges, à commencer par le père de Dolores, dont le comportement interpelle les docteurs et autres responsables de la sécurité du parc d’attraction. L’action fait des allers retour entre Westworld et le QG opérationnel du parc d’attraction où les dissensions entre les différents membres du management sont palpables. Comparer Westworld à Game of Thrones n’a finalement pas trop de sens au vu de ce premier épisode. Si la création de Jonathan Nolan, produite par JJ Abrams, évoque une autre série c’est bien Lost. Elle pose en effet un univers excitant qui suscitent de nombreuses questions dont on espère que les réponses seront moins frustrantes que sa lointaine cousine. Pas de quoi s’inquiéter pour le moment mais il est encore trop tôt pour savoir si Westworld sera vraiment originale et novatrice. Après tout, la série suédoise Real Humans ( Akta Manniskor en VO, 2012-2014) a déjà exploré beaucoup de questions liées à l’intelligence artificielle.

Les enjeux de la série devraient cependant dépasser les questions de réalité et d’humanité. Westworld pourrait être bien plus qu’un parc d’attraction pour visiteurs voulant laisser libre court à leur bas instincts. Pour l’instant ceux-ci n’ont en effet l’air de s’amuser qu’en pillant, torturant, violant et tuant les androïdes (incapables de se défendre). Dans une conversation entre la directrice des opérations et l’un des créateurs des androïdes, il apparaît que le parc d’attraction aurait une utilité différente pour les visiteurs, pour les propriétaires du parc mais aussi, et surtout, pour le management.

La musique pourrait aussi être un élément clé de Westworld. Si Jonathan Nolan avait affirmé se réjouir de pouvoir intégrer des grandes tubes pop rock à sa série, ce dont il a été privé en travaillant sur les films de son grand frère Chrsitopher. Dans ce premier épisode on entend en effet Black Hole Sun (Soundgarden) version piano, une version orchestrale du Paint It Black des Rolling Stones ainsi que Ain’t No Grave, chanson de Johnny Cash (surnommé l’homme en noir), qui ferme l’épisode. Vous trouvez que cela fait beaucoup de noir pour un seul épisode ? Ce n’est pas tout puisque le personnage d’Ed Harris a pour seul nom « The Man in Black », affaire à suivre…