Écrit par marinepn - Publié le 17 Oct 2017 à 09:30

Quelques mois après la sortie de son premier album solo, Mat Bastard s'essaie au doublage dans Zombillénium. Et pour parler de ce projet, il n'y pas mieux que lui. 

Il suffit de regarder la bande-annonce de Zombillénium et de voir le personnage de Sirius pour comprendre pourquoi c’est Mat Bastard qui prête sa voix au personnage. Sirius est aussi rock ‘n’ roll que celui qui le double et ça, il vous faudra moins de cinq secondes pour le réaliser. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que si Mat a atterri dans ce projet, ce n’est pas par hasard : Zombillénium, c’est avant tout une « histoire de potes ». Alors évidemment, personne n’en parle mieux que lui.

« C’était en projet mais faire un film, c’est très long », explique t-il lorsqu’il revient sur Nameless World (le clip qui fait office de prequel au film). « Le producteur du film (et sa femme) sont des amis d’enfance. Ils venaient aux concerts de Skip The Use et lui a eu l’idée de travailler avec Arthur (De Pins, ndlr). Je le connaissais en tant qu’auteur de BD et on s’est rencontré comme ça, à la terrasse d’un café. On s’est demandé ce qu’on pourrait faire, l’idée était cool. On n’avait pas encore l’argent pour faire un film alors on a fait un clip. Le groupe marchait bien, ça aurait mis en avant ses projets et c’est comme ça que ça a démarré et en le faisant, on s’est rendu compte qu’il y avait vraiment quelque chose à faire ». Et visiblement, ils n’avaient pas tort : Quelques années plus tard, Zombillénium (que l’on pourrait donc qualifier de projet final) est prêt à sortir en salles.

Mais entre faire un clip et prêter sa voix à un personnage, il y a un monde ! « Je me suis vraiment marré à le faire », se souvient le chanteur. « Même si ce n’est pas simple : tu dois tout donner dans la voix et te ne peux pas utiliser ton corps ». Mais parce que Zombillénium est avant tout un projet de « potes », il admet que faire partie d’un tel projet était une expérience vraiment « cool ».

Si vous suivez Mat depuis longtemps, alors vous savez que cette année marque le début de sa carrière solo. Sur son premier opus (LOOV), on retrouve notamment Stand As One, le morceau repris dans la bande originale de Zombillénium. Et quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’aucun titre n’aurait pu mieux correspondre : « Ils dessinent pour la même raison que je fais de la musique (lors d’une interview accordée à Nice-Matin, Mat Bastard avait confié faire de la musique pour « la fraternité »), ndlr) ».

« Avec Skip The Use », poursuit-il, « c’était différent, c’était un mélange de plusieurs personnalités. Ecrire ses chansons, composer la musique, faire les textes… j’étais au service d’un projet et il fallait tenir compte des autres, même si tu es chez toi avec ta guitare à faire de la musique. Tu sais que tu dois coller à un concept de cinq personnes. Je ne pouvais pas toujours aller au bout du truc, moi je suis a fond dans le débat et dans la prise de position – comme Arthur De Pins. C’est pour ça qu’on a fait ce film : leurs images collaient complètement à ma musique et vice versa. Quand je faisais une chanson comme Etre Heureux j’étais tout seul , c’était une chanson destinée à faire réfléchir, une chanson avec un engagement. Et c’est pas grave dans le sens où c’était pas une obligation qu’on soit tous là-dedans. Mais ça comptait beaucoup pour moi et c’est aussi pour ça qu’on a arrêté STU. Je me suis retrouvé en faisant ce film ».

« Contrairement à Sirius, j’assume complètement ce que je suis »

Et lorsque vous verrez le film, vous noterez les similitudes entre le personnage de Sirius et celui qui l’interprèteil n’y a pas de doute- Pourtant, ils n’ont pas que des points communs ! « Je pense qu’on est une force avec nos singularités, nos avantages et nos défauts. C’est tout le personnage de Sirius dans le film. Il commence à s’inventer une vie alors qu’il n’a rien fait du tout. Il assume pas d’être lui-même et le film va le pousser à devenir lui-même, justement. Et ce n’est qu’à partir de là qu’il devient extraordinaire. Finalement c’est Come As You Are de Nirvana, un peu. Tout le monde se planque, comme Sirius. Tout le monde se planque dans sa carapace et sur mes réseaux sociaux, j’essaie de pousser les gens à se parler entre eux. Parce que les gens sont tellement beaux et intéressants quand il sont eux-mêmes. On a de la chance parce que dans les concerts, c’est la réalité. » Contrairement à Sirius, Mat Bastard « assume complètement » ce qu’il est : « Quand j’ai sorti mon disque on me demandait avec qui j’avais travaillé pour le faire et je me suis rendu compte que pendant tout ce temps avec Skip, j’ai jamais dit que je composais ou que j’écrivais. T’es chanteur, tu chantes. Mais je ne disais pas ce que je faisais. C’est là qu’on diffère avec Sirius ».

« Zombillénium, c’est un film Rock ‘n’ Roll pour enfants. Mais, pas que ! »

Parce que la bande dessinée compte plusieurs tomes, on peut se demander si, un jour, on aura droit à un autre film. C’est vrai, pourquoi pas ? « J’aimerais bien », répond-il. « On aimerait tous faire un 2. On va voir comment ça se passe. C’est un vrai film rock ‘n’ roll pour enfant ». Mais pas que ! Les adultes aussi pourront l’apprécier tant il fait écho à l’actualité. D’ailleurs, vous relèverez peut-être « l’inspiration tirée de films sociaux anglais » que l’équipe a voulu insuffler au film.

ZOMBIEVIEW

Parce qu’il est question de Zombies, on a voulu demander à Mat Bastard comme lui, il réagirait dans une situation pareille. D’ailleurs, s’il se retrouvait dans The Walking Dead, que ferait-il ?

  • « J’essaierai de trouver une trouver une solution. Si tu regardes bien, l’apocalypse, c’est une analogie au monde d’aujourd’hui. Soit tu regardes ce qui passe les bras ballants, soit tu essaies de faire quelque chose, tu utilises l’art pour dénoncer ou alors, les médias. On peut mettre en avant des projets qu’on estime intéressants et importants. Ou alors, on peut acheter un téléphone et faire des selfies. Je pense que je serais comme maintenant, je ferais quelque chose ».

Plutôt Zombie ou sorcière comme Gretchen ?

  • « J’ai toujours été bizarre aux yeux des gens donc je préfère être zombie. J’ai jamais été le beau gosse de la classe mais c’est bien je suis content, je ne voulais pas ! »

Si entendre Stand As One dans le film vous donne envie d’en voir sa version live, on vous rassure : Mat Bastard est encore en tournée (et les dates sont à retrouver ICI). L’avantage, c’est que sur scène, l’ancien leader propose un parfait mélange de ses nouveaux morceaux, de ceux de Skip The Use et de ceux qu’il jouait dans son ancien groupe punk : « Je peux passer du moi qui avait 15 ans, au moi de 25 ans au moi de 37 », explique t-il. Et on vous le promet, ça vaut le détour !

En attendant, Zombillénium sera en salles à compter du 18 octobre.