Écrit par helene-ccw - Publié le 20 Juil 2016 à 16:00

Un vent de rébellion anglaise a soufflé sur les Vieilles Charrues hier soir, The Libertines étaient à l’affiche du jour 3 et ont donné une performance enivrante !

Samedi soir, The Libertines se produisaient sur la scène Glenmor des Vieilles Charrues 2016 et il fallait être en forme pour le show des pionniers du rock anglais des années 2000. Après onze ans de séparation, Pete, Carl, Gary et John ont décidé de se donner une chance pour reprendre l’aventure Libertines. Une cure de désintox’ et plusieurs mois en studio plus tard naissait le troisième opus Anthems For Doomed Youth, un disque très mélodique marqué la patte hiératique beaucoup plus prononcée de Barât mais sans oublier cette fougue imprévisible de Doherty. Cette petite pépite a ravi les fans, inquiets au départ que le mythe puisse s’écrouler (il suffit d’un album vous savez) mais finalement conquis par le retour des Libertines. Revivez leur performance enivrante à Carhaix à travers notre live report !

Ce qu’il faut savoir avec Les Libertines, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre avec eux. Ce sont le genre de mecs qui peuvent délivrer des performances surpuissantes un jour, et le lendemain être médiocre à cause d’un Doherty trop saoul pour assurer ou d’instrus mal accordés. Samedi soir sur la scène Glenmor des Vieilles Charrues, ils ont opté pour la première option. Le groupe britannique a été fidèle à tout qu’on aime chez lui, rock’n’roll et terriblement attachant. Le concert commencera par l’air d’All You Need Is Love repris en chœur par le public, avant même que les Libs n’apparaissent sur scène. À leur entrée, le show commence avec le ravageur The Delaney. Carhaix est aux anges, c’est la première fois que les Libertines se produisent aux Vieilles Charrues et la foule est impressionnante. Doherty le signifiera à plusieurs reprises en regardant au loin pour chercher où s’arrête l’assemblée.

Barbarians, Heart of the Matter et Fame and Fortune du dernier album retentissent ensuite et sont des mieux accueillis, comme si le public donnait son approbation au renouveau des Libertines. Pete et Carl affichent une complicité retrouvée, ils chantent comme d’antan dans le même micro, se lancent des regards appuyés, l’alchimie est là, et c’est comme si elle n’était jamais partie. Rappelons que l’enregistrement du second album des Libertines a été fait en présence d’agents de sécurité obligés de séparer les deux leaders à certains moments. On a vraiment du mal à croire que ces deux là ne pouvaient plus se supporter. Avec You’re My Waterloo, Anthem for Doomed Youth et surtout Music When the Lights Go Out, The Libertines montrent que leur musique ne s’arrête pas à des guitares qui crachent, et qu’ils excellent en matière de ballades, elles nous prennent aux tripes tout en nous faisant remuer la tête.

À certains moments, il faut avouer que le show des Libertines est assez bordélique. Les mecs se parlent entre les chansons, comme s’ils ne savaient pas quelle chanson jouer après, réaccordent leur guitare et s’avancent en devant de scène comme pour faire diversion. Mais ce côté désordonné leur donne une spontanéité irrésistible, et fait qu’aucun show des Libertines ne se ressemblent vu qu’eux-mêmes ne savent pas vraiment comment il va se dérouler. Pete Doherty essaiera également de baragouiner quelques mots en français mais en vain, personne d’autre que lui ne le comprend.

Le rappel sur Horrorshow, Up The Bracket et Don’t Look Back Into The Sun sera survolté. Les festivaliers pogotent et slament comme jamais sur ces hymnes du rock british. D’habitude peu expressifs, surtout devant les grandes foules, les Libertines se montrent très enjoués ce soir là. Ils saluent leur public avec enthousiasme, trinqueront avec lui, et Gary lancera même un refrain de Seven Nation Army (Popopopo, si ça vous parle plus). À la fin du show, ils iront sur l’estrade du devant de scène, et se feront une accolade collective en prenant le temps de remercier chaque partie du public. The Libertines sont-ils bel et bien de retour, pour le meilleur et pour le pire ? Il semblerait que ce soit bien parti !